17 ans Jeune maquisard
Bonjour,
Merci pour votre mail, qui a retenu toute mon attention. J’ai lu votre livre avec intérêt et j’ai pu me replonger dans cette époque si difficile.
Concernant la remarque que j’ai faite à Madame FOCH, elle a trait a un § de la page 161. Vous indiquez “ c’était une drôle d’époque.....l’individu qui avait dénoncé la jeune femme était un amoureux éconduit qui voulait se venger de sa belle”
La vérité est un peu différente.
Il existait à LANTEUIL un pensionnat privé qui se nommait LA PRADERIE ou une famille de professeurs originaires d’Alsace accueillait quelques élèves. Nous étions une petite dizaine, qui allait de la 6ème au baccalauréat. J’avais entre autre un ami qui s’appelait Louis LACROIX et qui comme moi préparait son bac. Nous rêvions d’aller au Maquis. Nous en avons eu l’occasion lorsque la 23/44èmen Compagnie est venue à LANTEUIL préparer une embuscade. Heureusement que rien ne s’est passé car l’impréparation avec laquelle celle ci a été faite, aurait fait que LANTEUIL aurait été un autre ORADOUR. Mais ceci est une autre histoire.
Louis Lacroix et moi même nous sommes présentés au chef qui était le capitaine JOSE. Nous avions 17 ans.
Louis connaissait effectivement une jeune fille dont le père était milicien. Comme nous voulions faire une entrée par un coup d’éclat, nous avons pensé (mais que n’imagine t’on pas à 17 ans) que le mieux serait de capturer ou de tuer ce milicien. Mais comment faire? C’est alors que Louis sachant que sa fille (dont il était effectivement amoureux) allait chercher du ravitaillement dans une ferme à la barrière de COSNAC suggéra qu’on la fasse prisonnière ce qui obligerait son père à se démasquer. Toutefois je ne me rappelle pas qu’il ait été question d’exécution. De toute façon cela n’aurait pas pu se faire sans l’accord de supérieur, notamment du sous secteur. Peut être ma mémoire me fait elle défaut.
Par la suite cette jeune fille a été intégrée à notre groupe sans problème.
Je suis à votre disposition pour toutes autres indications dans la mesure où ma mémoire ne me fera pas défaut.
Cordialement
Jean WORMSER alias ARTHUR