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Le Grelet : 1944

11 Mai 2014 , Rédigé par Roro Publié dans #Période 39-45

Le Grelet : 1944

Le 8 juin les SS arrivent à Tulle, par la route de Brive, ils font la chasse aux résistants dans la ville. Ils tirent sur tout ce qui bouge, patrouillent autour de la cité, et s’installent dans les carrefours pour contrôler la circulation. Entre le pont de la Pierre et Pounot une camionnette de maquisard venant de Sainte-Fortunade est prise sous le feu nourris de l’ennemi en fin d’après midi. Six d’entre eux succombent. Le lendemain, les « Nazis » commettent les atrocités à la manufacture et dans le secteur de soulhac.

Pendant ce temps, dans l’après midi du 9 Juin des éléments d’une deuxième colonne de la Das-Reich arrive au petit jour à Bretenoux où elle est sérieusement accrochée par une compagnie AS puis fait sauter un autre bouchon à Beaulieu. Vers midi à Lagrafouillère l’embuscade de l’armée secrète est enfoncée. La colonne SS poursuit sa route sur la nationale 140, mais en passant aux quatre routes d’Albussac, ils s’en prennent aux habitations à coup d’obus et de bombes incendiaires. Très vite Le hameau s’écroule et flambe pendant que le convoie repart. Une panne les oblige à s’arrêter avant Clairefage, non loin du camp de la 21è compagnie AS (à Chabrier). Le convoie repart vers Tulle, puis arrive au lieu dit « Le Grelet » sur la commune de Sainte–Fortunade. Madame Boutouyrie est sortie sur le balcon. Voyant venir les véhicule de soldats ennemis, elle rentre précipitamment et ressort par derrière sa maison qui se situe en bordure de route et s’adresse à son mari. Celui ci fait la sieste à l’ombre des châtaigniers, il a laissé ses sabots devant le four à pain proche de la maison. Sa femme lui dit que les allemands viennent, qu’elle se sauve pour se cacher dans les bois et qu’il devrait la suivre. Antoine ne voit pas pourquoi il aurait besoin d’avoir peur, il n’a fait de mal à personne lui dit il, alors il ne suit pas sa femme. Comme beaucoup, il pense avoir à faire à de simples soldats d’une armée régulière et ne se doute pas que ces soldats sont des SS, une troupe fanatisée, formée à l’armée du crime dont le but est de semer la terreur partout sur son passage. Les SS s’arrêtent, Ils investissent les lieux et mettent le feu à la maison, puis ils attrapent notre homme, le passent par les armes et le jettent dans le bâtiment embrasé. C’est son cadavre calciné qui sera retrouvé le lendemain par son fils. Les soldats allemands tirent sur tout ce qui bouge de prêt ou de loin avec des automitrailleuses de gros calibres. La grange avait elle aussi commencé à prendre feu, mais après le départ de la troupe quelqu'un a réussi à éteindre l’incendie. La toiture de la petite grange chez les voisins brule aussi.

Le lendemain 10 Juin ce sera le tour du hameau des Jordes sur la commune de Lagarde-Enval où les maisons seront brulées par une patrouille à la tête de laquelle un milicien trône pour donner la direction des lieus. Elle se dirigera vers le secteur de Clergoux où elle laissera derrière elle des victimes aussi bien civiles que résistantes.

La maison du Grelet a été reconstruite après la guerre, c’est le petit fils, Jean Marie qui l’occupe, il me dit que la vieille construction été Jadis un ancien relais de diligence.

Chaque jour des centaines de voitures passent devant cette maison, toutes traces de ce crime ont disparu et la vie a repris, son cours et ses droits, ce qui est bien normal. Il n’en ait pas moins utile de rendre hommage à cet homme et faire survivre la mémoire et la conscience humaine à un moment où ressurgissent les relents d’un extrémisme dangereux pour humanité.

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